Photo : Guido Andolfato (Flickr)

La plaine du Pô dans le nord de l’Italie est actuellement la région d’Europe “la plus gravement touchée par la sécheresse” selon la Commission européenne, affectée par une intrusion d’eau salée. Cette région dont l’agriculture a toujours bénéficiée de terres fertiles grâce au Pô, fleuve italien le plus important “tant par sa longueur, 652 kilomètres, par son débit maximum, 10 000 m3/s à Pontelagoscuro, […] que par son bassin hydrographique qui couvre 71 057 km2, soit le quart du territoire national de l’Italie.“ Il traverse pas moins de 5 régions, toutes décrétées en état d’urgence par le gouvernement italien le 4 juillet dernier : le Piémont, la Lombardie, l’Emilie-Romagne, le Frioul-Vénétie-Julienne et la Vénétie.

Photo : “Carte topographique du nord de l’Italie avec, en surbrillance, la Bassa padana, partie centrale et orientale de la plaine du Pô” via Wikimedia Commons

Nous connaissons aujourd’hui l’impact de l’activité humaine sur le réchauffement climatique. Celui-ci se manifeste par des symptômes particulièrement visibles cette année : hausse des températures, rareté des pluies, absence de neige dans les montagnes. L’Italie a ainsi connu cette année un épisode de sécheresse sans précédent par son intensité et sa précocité. Cela provoque un assèchement des lacs et rivières, dont le fleuve du Pô qui traverse d’ouest en est tout le nord du pays. Le Pô a donc connu une diminution soudaine de son volume et de son débit. Le delta du Pô, situé à cheval sur les régions de Vénétie et d’Emilie-Romagne et bordant la mer Adriatique du Nord, a été le lieu d’une intrusion marine d’environ 30 kilomètres. Les répercussions sur l’activité humaine sont importantes : perte massive de productions agricoles et énergétiques par l’hydroélectrique. 

L’activité humaine est ainsi présente aux deux bouts de la chaîne de la crise climatique, en tant que cause première et victime finale. La logique productiviste peut ainsi se résumer en un seul mot : auto-sabotage, synonyme : écocide.

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© B. R.