Photo : Isabelle Maurel

“Être utile” est le titre du premier album d’ACS (A Contre Sens), un duo de rap lyonnais composé de Temsis et Démos. Produit en totale indépendance, “Être utile” est surtout la synthèse d’un état d’esprit qui anime ces artistes : déterminés à lutter contre les oppressions sociales et pour qui « l’art qui ne prend pas position est un non-sens ». En somme, ACS se fond par sa plume et sa sonorité dans l’union tant désirée entre tous les fronts de lutte. Immersion.

Le rap était-il mieux avant ?… Difficile en effet d’accepter la suprématie du rap-business quand on connaît l’histoire contestataire de cet art, la puissance expressive et dénonciatrice de ses textes, ainsi que l’opportunité d’une visibilité soudaine pour des publics d’ordinaire exclus et/ou racisés. L’occasion, au moins, de quelques rappels.

Le rap, outil d’affirmation politique

Pour comprendre pourquoi le rap peut être un outil militant puissant, il semble nécessaire de faire un détour par l’histoire de ce genre en France, ou plutôt par une analyse de sa politisation.

A ce propos d’ailleurs, Temsis et Démos définissent ACS comme “non-désengagé”, dans le sens où catégoriser certain.es rappeur.ses d’“engagé.es” ou “conscient.es” entretiendrait le mythe que l’engagement est un choix. Au contraire, pratiquer un rap oppressif sous couvert d’un style “hardcore” ou “divertissant”, participe à la sauvegarde des systèmes de domination. En effet, en ne dénonçant pas les injustices ou en entretenant par leur verve les oppressions, ces artistes s’engagent bel et bien dans un certain type de discours politique.

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