A quelques heures désormais du référendum pour la nouvelle Constitution (le vote aura lieu ce dimanche 4 septembre 2022), le Chili s’apprête à vivre -ou manquer- un tournant démocratique, avec en ligne de mire la transition sociale et écologique. Si l’affranchissement de la Constitution issue de la dictature de Pinochet est une urgence absolue, la nouvelle Constitution permet-elle de réellement bousculer les intérêts des grands groupes capitalistes ? Son approbation constituerait au moins une porte d’entrée vers plus de droits et de justice sociale. Nous vous proposons un état des lieux du pays, en nous appuyant notamment sur les travaux de Mathilde Allain, chercheuse en science politique et analyste Amérique du Sud, et des chercheur.ses en études urbaines Xenia Fuster-Farfán et Fernando Toro.
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Le Chili, pionnier du libéralisme économique
Pour introduire notre analyse d’un pays bouleversé par les révoltes sociales d’octobre 2019, mais dont les événements sont apparus comme logiques et inévitables, l’émission d’Arte du Dessous des cartes nous gratifie d’un résumé concis mais complet de la situation géographique et géopolitique du longiligne pays d’Amérique du Sud (4300 km de long pour seulement 175 de large). Gâté en termes de ressources naturelles (cuivre et lithium notamment) dans le Nord du pays, le Chili est un des pays les plus riches d’Amérique latine grâce à son abondante exploitation minière.
Mais le pays est surtout en proie aux fortes inégalités sociales qui ne datent pas d’hier : au XIXème siècle, le Chili mène une politique économique ambitieuse d’exportation de blé, de cuivre et de nitrate ; profits réalisés par quelques familles leur permettant de contrôler étroitement le pays. En 1970, une rupture semble voir le jour avec l’arrivée au pouvoir du socialiste Salvador Allende et son projet de réformes sociales et de nationalisations dont celle du cuivre, “le salaire du Chili”. Mais quelques années plus tard, le coup d’Etat du général Pinochet le 11 septembre 1973 plongera le pays sous dictature pour 17 années, soutenu par les Etats-Unis qui craignaient de partager le continent américain avec un Cuba “bis”. Une dictature conjuguée à un projet néolibéral extrême, les Chiliens s’apprêtent à vivre un interminable cauchemar d’inégalités sociales pour les 50 années à venir.
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On vous laisse sur une vidéo qui devrait vous fournir quelques frissons : “El Pueblo Unido Jamás Será Vencido” (Le peuple uni ne sera jamais vaincu).
[…] dans la société et tentent de renverser les classes dominantes formatées pour nous écraser ; le Chili et l’Iran comme premiers dominos […]